mardi 12 mars 2013

Nouvelle offensive - septembre à décembre 1863

Ivory, James et Otto ont à peine le temps de se remettre de leurs émotions en arrivant au camp de l'Armée du Mississippi dans Greeenville : en effet, Pemberton a reçu l'ordre de soutenir les forces de l'Arkansas du Brigadier-Général John S.Marmaduke, attaquées par une nouvelle armée de l'Union, menée par le général Davidson.
Le capitaine Ivory se retrouve de nouveau propulsé à la tête de la compagnie D du 6ème de cavalerie, avec une cinquantaine de nouvelles têtes à commander, des bleus tout juste levés en urgence le long du fleuve.
L'arrivée du 6ème de cavalerie changera le cours de la bataille de Little Rock le 10 septembre : leur charge inespérée sur les flancs des nordistes brisera leur armée et permettra aux confédérés de conserver la capitale de l'Arkansas.

Zone de conflit
L'armée se divise alors : la plus grande partie, menée par Pemberton, se regroupe avec Marmaduke pour relancer une offensive sur le Missouri.
L'autre poursuit les fuyards de l'Union qui se replie vers l'Oklahoma
Le commandement en est donné au colonel Robert G.Shaver, qui est à la tête du 38ème régiment d'infanterie de l'Arkansas.

Robet G.Shaver
Les compagnies A,B,C,D, E et F du 6ème régiment de cavalerie du Mississippi lui sont laissés comme soutien monté.
Nous sommes en décembre 1863 quand les troupes confédérées s'avancent vers Fort Smith. L'hiver s'annonce rude...

lundi 11 mars 2013

First Class


Ceci sera je pense plus ou moins le générique de vos aventures jusqu'à nouvel ordre.
Cette musique symbolise pour moi la découverte de Deadlands, vous défrichez un véritable "nouveau monde", comme les premiers X-Men.

Je prépare la prochaine aventure qui conclura notre premier arc scénaristique de Deadlands, "1863 - First Year".

Nous resterons donc trois, quatre avec moi, pour continuer les aventures de la compagnie du 6ème de cavalerie de l'armée du Mississippi...

Poker d'âme



Samedi 22 août 1863. Il était malheureusement temps de retrouver l’armée du Mississippi de Pemberton. Les Bois et Boyd sont venus accompagner les joueurs sur les quais, pour les remercier et leur souhaiter bonne chance. Mama Lucille a donné à tous (mais surtout à Otto…), un copieux panier repas pour leur retour. Faudrait pas qu’ils perdent du poids tout de même…
Embarquant avec d’autres voyageurs sur un steamboat, le Sweet Mary, ils font la connaissance d’un certain nombre de personnes : mademoiselle Gabrielle de Lioncourt, une mulâtresse partant vers le Nord pour gérer un héritage, messieurs Lovers et Gardner, joueurs de poker passionnés qui proposent de faire une vraie partie dès qu’ils en trouvent le moment. Otto découvrit qu’il était devenu aux yeux des soldats un héros, ainsi que les rescapés de la compagnie D du 6ème de cavalerie.
La chaleur fut accablante et tout ce petite monde prit l’habitude de se retrouver le soir, lorsque la fraîcheur apparaît, dans le salon réservé aux passagers. 

le Sweet Mary à pleine vapeur !

Le Sweet Mary entra dans le port de Bâton Rouge le lundi 24 août au lever du jour, vers les 5 heures du matin. McKilligan, qui avait pris l’habitude de se lever tôt, remarqua le médecin de bord, John Pearly, qui descendit précipitamment pour s’engouffrer sur les quais. Un peu plus tard, ils s’en allèrent tous faire un petit tour en ville, accompagnant mademoiselle de Lioncourt, découvrant le fameux bâton rouge, qui délimitait les deux rives sur lesquelles furent bâties la cité. On leur expliqua que le premier explorateur français qui découvrit le lieu, Pierre Le Moyne d'Iberville, aurait trouvé ce bâton érigé, avec des têtes de poissons et d’ours dessus, dégoulinant donc de sang. Otto décida d’accrocher une tête de poisson dessus et brièvement disparût dans un autre monde, une grande plaine idéale, au soleil rayonnant. Ce rêve éveillé le poussa à donner de l’argent à un jeune noir pour qu’il mette régulièrement une tête de poisson sur le poteau.

Le steamboat repartit vers Natchez, leur prochaine destination. Peu de temps avant d’entrer dans cette cité, ils croisèrent un tas de cadavres échoués sur une plage, dans un repli du fleuve. Les hommes d’équipage leurs expliquèrent qu’il s’agissait des pauvres hères qui s’étaient fait tuer dans la ville, et dont les cadavres dérivaient pour s’échouer ici. La ville était séparée en deux, une falaise regroupant les beaux quartiers, surplombant le port fluvial, crasseux et glauque. On entra dans Natchez-under-the-hill à 14 heures le mardi 25 aoüt. On surnommait cette partie de la ville « la Sodome et Gomorre de l’Ouest ». Mademoiselle de Lioncourt prit congé d’eux et sortit de la ville vêtue comme un homme, un fusil accroché à sa selle, devant leurs yeux médusés.
Le joueurs découvrirent une cité où la peur laissait son empreinte, où les hommes pauvres se vautraient dans les ordures et la misère. Cela leur rappela ce qu’ils avaient brièvement vécu dans Vicksburg, avant que l’horreur ne déferle sur eux. Ils rencontrèrent le shérif et le pasteur, qu’ils tentèrent de galvaniser pour combattre ce qu’ils savaient être les forces du mal lâchés par Misquamacus. 

Dans les rues de Natchez

Repartant de Natchez à la nuit tombée, McKilligan commença sa fameuse partie de poker avec Gardner, Lovers et Townsend, un nouveau venu. Ses deux camarades y assistèrent de loin. Ils eurent tous toutefois une drôle d’impression, lorsque Lovers ouvrit le bal en lançant son premier jeton de mise, comme si quelque chose venait d’être mis en branle. Ils remarquèrent un vieil homme assis plus loin dans le salon,  qui jouait à une réussite mais qui surveillait du coin de l’œil ce qui se passait à cette table.
Toute la nuit cette impression de malaise continua, jusqu’à ce qu’au petit matin, Gardner et Townsend se retrouvèrent plumés, s’écroulant d’un seul ensemble sur la table. Pearly conclut à une double crise cardiaque. Mais les joueurs virent bien dans son regard qu’il n’en croyait pas un mot. Surtout lorsqu’ils jetèrent un œil sur les cadavres et qu’ils se rendirent compte qu’ils semblaient avoir soudainement vieilli de plusieurs années.
Lovers et McKilligan s’accordèrent une pause : ce dernier en profita pour se rapprocher du vieil homme, qui lui demanda abruptement ce que cela faisait de festoyer d’une âme. Devant l’expression horrifiée de McKilligan, il lui expliqua qu’il s’était engagé dans un rituel qui impliquait que les gagnants en faisaient pas que plumer leurs adversaires. Ils s’emparaient aussi de leurs forces vitales. Il ne pouvait plus reculer, il devait aller jusqu’au bout, mais il lui promit de surveiller son adversaire et de l’aider, si cela devenait nécessaire.

La partie reprit et McKilligan eut progressivement l’ascendant sur son adversaire, bien qu’à un moment, il se sentit saisi d’une fatigue mentale qui disparut assez soudainement. Le lendemain matin suivant, alors que le navire entrait dans Greenville, leur destination finale où les attendait l’armée du Mississippi, Lovers s’écroula mort sur sa chaise non sans porter un dernier regard d’incompréhension sur McKilligan.
Le vieil homme s’approcha et récupéra un jeton précis dans le tas de ce dernier, lui expliquant qu’il reprenait le jeton de l’âme, pour qu’il ne retombe pas entre de mauvaises mains. Il se présenta sinon comme Enoch Shaw, et lui donna un livre à lire, le livre des jeux d’Hoyle, lui donnant rendez-vous dans quelques temps, lorsqu’il y en aurait assimilé l’essentiel….

Enoch Shaw