mardi 14 août 2012

Le sabre d'Ivory Boyd - Comalma

Il a fallu se rapprocher des cousins Saheiro, qui étaient les premiers possesseurs de la lame.

En fouillant dans les papiers familiaux, et en lisant l’espagnol, on apprenait qu’Emilio Saheiro était un conquistador, un armurier originaire de Tolède, qui a participé au siège de Tenochtitlan. L’un des guerriers jaguars qui défendait la muraille était un véritable lion qui maniait un macuahuitl gigantesque de près d’un mètre. Il fut fauché par un boulet de canon. Emilio fut comme attiré par cette lame et la récupéra sur son cadavre.
Il reforgea l’arme aztèque pour un faire un sabre. Il l’appela Comalma. Son épouse aztèque aurait tissée un fourreau incrustée d’obsidienne d’une grande beauté.
Les Saheiro se sont transmis cette lame de générations en générations, et elle ne s’est jamais altéré. Le fourreau a été dérobé ou perdu avant qu’ils n’arrivent à la Nouvelle Orléans. Nul ne sait où il est.
Ceux qui portaient cette lame était connu pour leurs prouesses militaires, mais pas pour leur humanité. Comalma déteint systématiquement sur son porteur…

Un macuahuitl (mot nahuatl dérivé de « maitl », signifiant « main », et « cuahuitl », signifiant « bâton », et qui est à l'origine de son synonyme espagnol « macana ») est une arme blanche de mêlée à la fois tranchante et contondante. Il s'agit d'une sorte d'épée composée d'un bâton plat d'environ 70 cm de long dont une extrémité est affinée pour servir de manche, et dont les tranchants sont incrustés de lames d'obsidienne très coupantes mais fragiles.

La famille Bois


Une histoire de la famille Boyd mêlée à celle de la Nouvelle Orléans…

1720 : Jeanne, prostituée détenue à la Salpétrière de Paris, devient l’une des filles de la cassette, envoyée en Louisiane pour peupler la colonie. Elle se marie avec Pierre, un bûcheron qui fera progressivement fortune dans le négoce de bois. De cette union, laborieuse et dans un certain sens heureuse, naquit Paul (1722) et Léonie (1725).

1744 : Léonie Bois épouse Guillaume Marquis. Deux enfants naissent, Pierre (1745) et Marie (1747).

1755 : Paul Bois épouse Louise Bézuec.

1758 : Paul Bois perd en couches sa jeune épouse, Louise Bézuec, qui donne naissance à leur fils Gabriel.

1762 : La France cède secrètement à l’Espagne la Louisiane au traité de Fontainebleau.

1765 : Paul Bois place sa maîtresse noire, Antoinette, au 2 avenue de l’Esplanade dans le Tremé. De cette liaison naîtront plusieurs enfants, dont seul deux survivront pour devenir affranchis, Victor (1766) et Epiphanie (1768).

1768 : Un gouverneur espagnol, Antonio de Ullua, prend les pleins pouvoirs à la Nouvelle Orléans : il entend empêcher la contrebande et le commerce avec la France. Les citoyens se révoltent et expulsent les espagnols sans effusion de sang. Pierre Marquis prend la tête de la milice franco-louisianaise.

1769 : Un nouveau gouverneur espagnol, Alexandro O’Reilly, débarque avec deux mille soldats. Après une rencontre cordiale, Il piège et fait fusiller les leaders le 26 octobre, dont Pierre Marquis, et installe un cabildo. Léonie ne se remettra pas de la perte de son fils unique.

1770 : Marie Marquis épouse Hermegildo Saheiro. Léonie ne pardonnera pas à sa fille de s’être mariée à un espagnol, ni à son mari d’avoir permis cette union. Les branches cousines de la famille vont s’ignorer le temps que la vieille dame meurt. Trois enfants naîtront de cette union politique, Alfonso (1771), Carmen (1774) et Javier (1777).

1787 : Gabriel et Epiphanie Bois tombe amoureux l’un de l’autre. Ils entretiennent une relation secrète qui est découverte par Victor, jaloux de la relation privilégiée qu’il entretenait avec sa sœur.

1788 : Un gigantesque incendie ravage la Nouvelle Orléans et détruit 856 immeubles. Victor assomme Gabriel et tue sa soeur, mettant le feu à leur mansarde pour cacher son crime, provoquant le désastre. Mais la chaleur réveille Gabriel qui s’enfuit sans pouvoir Epiphanie. Antoinette et Paul mourront aussi durant cette nuit, cernés dans leur maison avenue de l’Esplanade. Gabriel, effondré, resserre les liens avec Victor, ignorant l’ampleur de ses crimes. Ce dernier deviendra progressivement un puissant Bokor, craint dans la communauté noire.

1798 : Gabriel Bois épouse Charlotte Duclot, la fille du créateur du Moniteur de la Louisiane, le premier journal de la Nouvelle Orléans. Elle lui donnera deux fils, Jérémie (1798) et Auguste (1801).

1812 : Javier Saheiro s’illustre pendant la bataille de la Nouvelle Orléans en combattant sous les ordres d’Andrew Jackson.

1820 : Jérémie sort major de sa promo de West Point et reçoit comme cadeau de Javier Saheiro son sabre.

1832 : Auguste Bois épouse Ernestine Fontaine, la fille du créateur de l’Abeille de la Nouvelle Orléans. Il monte rapidement les échelons dans ce journal grâce à son beau-père. Deux garçons naîtront, Gaston (1834) et André (1836).

1833 : Jérémie épouse Rebecca Cotton. Il transforme son nom en Boyd pour satisfaire son beau-père. Rebecca tombe sous l’emprise de Victor Bois, qui lui donne deux enfants, Ebony et Ivory, deux jumeaux très dissociables.

1834 : Les crimes de Mme Lalaurie sont révélés au grand jour. Elle s’enfuit à Paris. Gabriel apprend que Victor est derrière la folie meurtrière de la veuve et le pourchasse dans les bayous, avec son fils Jérémie .Il le rattrape la nuit du 13 mai. Jérémie apprend terrifié qu’il est le véritable père de ses jumeaux. Il perd la raison et s’enlise dans les sables mouvants. Gabriel tue son demi-frère, consigne ce qu’il a appris dans son journal et se suicide le 16 mai.

1858 : Gladys Cotton meurt d’une méningite, complètement démente, dans une petite maison perdue au fin fonds de la plantation. Sur tous les murs de sa chambre sont inscrits en créole les détails d’une cérémonie pour permettra la renaissance d’Epiphanie et de Victor, ainsi que les moyens de contrecarrer cela.

1863 : Simon La Croix massacre la garnison nordiste occupant la Nouvelle Orléans grâce à la puissance du Reckoning. Victor, en spectre, revient hanter les nuits solitaires de Rebecca. Sur les conseils de son amant nocturne, elle invite son fils à venir la voir dès qu'il le peut...




Retour aux Bois - 2ème partie

Secoué par ce qu'ils venaient de vivre dans la dernière demeure de Gladys, le capitaine Boyd et ses deux hommes repartirent vers la Nouvelle Orléans. Ils s'arrêtèrent dans un café un peu en aval du débarcadère et burent quelques verres pour faire tomber la tension. Derrière eux, un noir accoudé au fonds de la salle jouait un air triste sur sa guitare, parlant du diable et de sa relation avec l'alcool et les femmes...



Le passage de la bible les avait interloqué, mais Boyd et Otto réussirent en discutant à l'interpréter : Noé ne condamnait pas Cham parce qu'il l'avait vu nu, mais parce qu'il avait commis l'inceste avec sa propre mère ! Cham, le père des peuples de l'Afrique, vit sa descendance condamnée à devenir l'esclave des autres fils de Noé.

la malédiction de Cham (article de Wikipédia)

Devant les questions de plus en plus insidieuses d'Otto et de James, le capitaine prit l'initiative de couper court à la conversation. Revenant dans la demeure familiale des Boyd, ils prirent le temps de décuver avant que M.Sucre ne vienne les chercher pour rencontrer la mambo.
Ils descendirent la Rue Royale, passant devant la maison Lalaurie abandonnée, où un affreux scandale avait éclaté il y maintenant près de 30 ans. Le 10 avril 1834, un incendie se déclara dans sa riche demeure. Les voisins accoururent porter secours et découvrirent plusieurs esclaves vivants, brûlés par l'incendie et surtout enchaînés et mutilés. Le juge Jean-François Canonge, appelé sur place, constata que les esclaves avaient été torturés par leur maîtresse. On l'accusa de la mort de près d'une centaine d'entre eux. À la suite de cet incendie, Lalaurie fuit La Nouvelle-Orléans pour Mobile dans l'Alabama, où elle embarqua pour Paris.  

La maison Lalaurie
M.Sucre les fit entrer dans Jackson Square. Ils entendirent de loin le bruit des percussions de la cérémonie vaudou qui s'y tenait. Ils traversèrent cette ancienne place d'armes, où trônait en son centre la statue équestre du général Jackson qui avait repoussé les anglais marchant sur la ville lors de la guerre de 1812. La cérémonie vaudou tenu par la mambo qu'il venait rencontrer se tenait pas très loin de cette statue. 


Jackson Square et la Cathédrale St Louis
Ils attendirent que les fidèles se dispersent. Ils les virent remercier une femme d'âge mur, proche de la cinquantaine, avec un visage souriant, dotée du corps épanouie et rond d'une femme ayant porté de nombreux enfants. A ses côtés, une jeune femme possédant un air de parenté évident l'aidait, recevait les offrandes et dispensait aussi remerciements et conseils. M.Sucre les présenta à la mamba Marie Laveau, la reine du vaudou de la Nouvelle Orléans comme elle aimait se présenter. 
Elle leur dit en effet que la garnison de la Nouvelle Orléans avait succombé à un sortilège abominable lancé par un puissant bokor, le baron Simon la Croix, mais que cette cérémonie lui avait beaucoup coûté, qu'il s'était retiré pour reprendre des forces. Elle même avait vu ses pouvoir décuplés. 
Elle accepta de mener une petite cérémonie pour tenter de trouver une réponse aux interrogations du capitaine Boyd : qu'est ce qui s'était passé à Vicksburg et comment combattre le mal qui s'était abattu sur eux ? 


Marie Laveau
Seuls Boyd et Otto succombèrent à l'envoûtement de la danse et des percussions menés par Marie Laveau et sa fille : ils eurent un rêve dans lequel ils virent Misquamacus mené une troupe nombreuse d'indiens de différentes cultures jusqu'à une vallée transpercée de nombreux geysers. Il ouvrit un portail spirituel et s'y engouffra avec eux. Quand il réapparu plus tard, il était pratiquement seul, métamorphosé, et sembla libérer de la faille spirituelle une multitude de démons noirâtres qui s'abattirent sur Vicksburg et relevèrent les morts en masse. 


La vallée de la faille
Ils virent les démons investirent les lieux après leur fuite désespérée de la ville, métamorphoser ces ruines, décupler la peur et l'horreur de ceux qui s'y risquaient, se nourrir de celle-ci et la renvoyer à la faille spirituelle, qui semblait l'emmagasiner. 
Ils virent aussi le gouverneur du Texas commander aux Texas Rangers de se répandre dans tous les états du Sud pour y combattre toutes les formes de surnaturel qu'il rencontrerait. Ils virent la scène où l'un d'entre eux entrait dans leur tente pour les recruter. 
Ils se réveillèrent rincés pour accepter l'aide de Marie Laveau, qui leur donna rendez-vous le lendemain vers midi à la plantation familiale pour regarder les vévés inscrits dans la dernière demeure de Gladys. 
Durant la nuit, ils firent tous le même étrange rêve, comme si une présence tentait de les posséder, de les palper dans leur sommeil : si James ne vient rien de particulier, Ivory et surtout Otto discernèrent un grand noir maigre, aux traits racés, portant un curieux haut de forme orné de colifichets vaudou. 
Au matin, Otto fit un crochet à la paroisse Ste Cécile et obtint de la part du père Doyen une petite fiole d'eau bénite. Celui-ci lui enjoignit toutefois de demander au capitaine Boyd de venir le voir le plus rapidement possible...
Ils retrouvèrent Marie Laveau devant la plantation et pénétrèrent ensemble dans la maison de Gladys. Alors que la mamba lisait les vévés, ils furent attaqués par une vague noire qui prit rapidement les traits de l'apparition venue les tourmenter dans leur sommeil. Marie Laveau les plaça dans un cercle de protection et exhorta l'apparition "à laisser son descendant en paix, qu'il n'aurait pas son corps". Devant les yeux traumatisés de Boyd, la vague se disloqua en de multiples serpents noirâtres qui tentèrent de briser le cercle avant de s'évanouir. 

Victor Dubois
Marie Laveau leur expliqua alors de nombreuses choses : les murs décrivaient la cérémonie nécessaire à un bokor pour ressusciter dans le corps de son descendant, mais visiblement il s'agissait plus que cela, car le rituel impliquait des jumeaux pour permettre à d'anciens jumeaux de renaître.

Elle leur révéla que Gabriel Bois, le grand père d'Ivory, était venu le voir traumatisé le soir du 15 avril 1834. Son témoignage, couplé avec celui du père Doyen, qui remit à Ivory le journal de son grand père Gabriel, ainsi que la flasque de rhum de Victor, permit de reconstituer toute l’histoire.
Gabriel Bois était le fils unique de Paul Bois, sa mère était morte en couches en le mettant au monde. Paul s’était éprise d’une de ses esclaves, Antoinette, qu’il plaça comme le voulait la bienséance dans une demeure du deuxième district. Il eût d’elle deux enfants, deux jumeaux nommés Victor et Epiphanie. Gabriel et Epiphanie s’aimaient en cachette de leurs parents, mais leur idylle provoqua la haine de Victor, qui brûlait d’un amour exclusif et malsain pour sa jumelle.
Dans la nuit du 21 mars 1788, Gabriel partit rejoindre Epiphanie, suivit par Victor, qui assista fou de jalousie à leur union charnelle. Victor assomma Gabriel et tua sa soeur, mettant le feu à leur mansarde pour cacher son crime, provoquant l’incendie qui ravagea la Nouvelle Orléans, détruisant 856 immeubles. Mais la chaleur réveilla Gabriel qui s’enfuit sans pouvoir sauver Epiphanie. Antoinette et Paul mourront aussi durant cette nuit, cernés dans leur maison avenue de l’Esplanade. Gabriel, effondré, resserre les liens avec Victor, ignorant l’ampleur de ses crimes.
Victor devint un intime de la maison familiale, 222 rue Royale, dans le Vieux Carré, et il connut la nouvelle femme de Gabriel, Charlotte Duclot, et les deux enfants qui naquirent de cette union, Auguste et Jérémie. Il vit ce dernier s’unir avec l’une des plus riches héritières de la ville, Rebecca Cotton, et la séduisit et en fit sa maîtresse. Ce fut lui qui la mit enceinte, utilisant toute sa sorcellerie pour qu’elle engendre deux jumeaux de sexe opposé. Il espérait ainsi faire revenir l’âme de sa sœur Epiphanie dans l’un des corps, et transférer son esprit dans l’autre.
Le 10 avril 1834, la police découvrit les tortures qu’infligeaient Mme Lalaurie à ses esclaves. Gabriel apprit rapidement que son demi-frère était recherché. S’inquiétant auprès du juge chargé de l’affaire, Jean-François Canonge, il assista et interrogea lui-même certains esclaves terrifiés qui lui rapportèrent que Victor encourageait ces mauvais traitements, qu’il était devenu un bokor craint, qui se vantait d’avoir trouvé un moyen d’être éternel.
Ayant compris que Victor s’était enfui dans les bayous, il emmena avec lui son fils Jérémie et quelques esclaves pour traîner Victor devant la justice. Ils le rattrapèrent le 13, en train de mener une cérémonie impie dans le Bayou Sauvage proche des ïles Vénetiennes. Une terrible bataille opposa les adeptes à l’expédition et seul Gabriel, Jérémie en sortirent vivants : Victor, mortellement blessés, les maudit et leur avoua tous ses crimes. Jérémie, apprenant que les enfants qu’il attendait n’étaient pas les siens devint fou et se lança dans les marais. Resté seul, Gabriel acheva Victor et laissa son cadavre pourrir sur place, lui refusant une sépulture chrétienne.
Il partit chercher son fils mais ne retrouva que son chapeau flottant sur des sables mouvants. Il revint seul de son expédition le 14 avril, et informa le juge Canonge que justice avait été faite.
Le soir du 14 il confondit sa belle-fille Rebecca devant son père Thomas Cotton et sa belle-sœur Gladys, et lui fit avouer qu’elle avait une relation avec Victor. Atterrés, les deux grands-pères furent d’accord pour étouffer l’affaire et déclarer les enfants mort-nés s’il le fallait.
Grâce à Pierre Sucre, le père d’Henri, Gabriel rencontra Marie Laveau le 15, qui lui prophétisa que son demi-frère reviendrait hanter sa famille. Seul un objet personnel pourrait contrecarrer son retour. Gabriel retourna dans le Bayou sauvage et récupéra la flasque de rhum que trimbalait partout Victor, et qui était devenu l’un de ses fétiches vaudous les plus puissants.
Le 16, il se confessa auprès du père Doyen, lui confia la flasque de rhum et son journal, et rentra se pendre.

Ebony Boyd
 Son fils et sa belle famille étouffèrent le scandale : pour tous, le grand père était mort de chagrin après la perte de son fils et de son demi-frère. Quelques mois plus tard naquirent les jumeaux, Ivory et Ebony, l’un blanc maladif, l’autre d’un noir d’ébène. Le premier devient officiellement l’héritier de la famille, la deuxième fut placée auprès d’une famille d’affranchis dans la troisième municipalité, et l’on s’assura qu’elle ne manqua jamais de rien. Ordre fut donnée à toute la maisonnée de ne plus jamais en parler…
Revenu en plein orage dans la demeure familiale le soir même, Ivory Boyd eu une conversation houleuse avec sa mère, Rebecca, qui lui avoua sans vergogne qu’elle avait aimé à la folie Victor, et pas du tout son mari, et qu’il n’était que le pâle reflet de son vrai père.
Ivory ordonna alors à James McKilligan d’aller protéger Ebony, craignant qu’elle ne soit la prochaine cible de Victor. Le lieutenant fit jurer à Otto de veiller sur leur capitaine.
Dans la nuit, Charlie et Rebecca Boyd tentèrent d’enlever Ivory après l’avoir drogué :mais grâce à l’intervention d’Otto et de M. Sucre, le capitaine Boyd réussit à repousser sa mère et son amant spectral. Charlie fut tué d’un coup de fusil de chasse par Henri Sucre.
Quand à Rebecca Boyd, Thomas Cotton et Ivory Boyd décidèrent de l’enfermer au couvent des ursulines pour qu’elle y expie ses fautes. Le capitaine fit revenir Ebony au sein de sa maison, 222 rue Royale, pour qu’elle y vive selon son rang, selon ses propres dires. Thomas Cotton n’approuva pas cette décision, mais s’y plia.

dimanche 29 juillet 2012

Conséquences

Nous finirons la seconde partie de Retour aux Bois avec uniquement les personnes présentes à la première : aucune ségrégation de ma part, mais les intégrer comme un cheveux sur la soupe est irréaliste, surtout que le scénario devient très personnel pour Ivory. Je le vois mal impliquer plus de gens dans ses histoires de famille...

Sinon, Otto et James vont acheter chacun un niveau en créole.
C'est autoritaire, mais il faut bien expliquer que vous parliez à tout le monde sans problème, alors qu'autour de vous on n'emploie pas l'anglais...

Retour aux Bois - 1ère partie

Août 1863, les deux armées épuisées cessèrent brusquement toutes les offensives, et sans accord, reconnaissant tacitement l'incapacité de chacune à remporter l'initiative, elles accordèrent de larges permissions dans leurs rangs.
Le capitaine Boyd, sur l'invitation de sa mère, revint dans son foyer avec deux de ses hommes, le lieutenant McKilligan et Otto. La descente vers la Nouvelle Orléans à bord d'un steamer dura une petite et langoureuse semaine, où les trois hommes profitèrent de ce répit. Il faisait chaud et humide, et Otto eu immédiatement du mal avec la nourriture épicée cajun, mais le palefrenier de la famille, Charlie, les attendait, tout sourire.
Après un petit retard tout protocolaire, et un changement de tenue pour Otto, les trois compères se retrouvèrent à la table de leur hôte, Rebecca Boyd, la mère de leur camarade, une femme toujours sculpturale malgré son âge

Rebecca Boyd (plus jeune j'en suis conscient...)
Festoyaient avec eux :
* Auguste Bois, l'oncle d'Ivory Boyd, un homme rondouillard, l'un des gérants de l'Abeille de la Nouvelle Orléans, l'un des principaux journaux francophones de la cité.
* Ernestine Bois, sa femme.
* Gaston Bois, leur premier fils, enseigne sur un navire corsaire de la Confédération, le CSS Alabama.
* André Bois, leur deuxième fils, premier lieutenant d'artillerie, revenu du front de Gettysburg.
* Augustin Saheiro, un cousin de la branche espagnole de la famille, un très bel homme latin, gérant actuel de la fortune familiale.
* Thomas Cotton, le père de Rebecca Boyd, un vieil homme d'origine anglaise droit dans ses bottes et ses principes.

Le déjeuner s'étendit volontiers sur la situation de la guerre civile, "l'agression des Yankees sur les valeurs traditionnelles du Sud éternel", comme le souligna M.Cotton. Les militaires réussirent à se regrouper entre eux, et purent échanger leurs expériences personnelles sur le front, et le retour des morts. Si Gaston accusa le coup, André ne semblait pas vraiment surpris et confirma leurs histoires...

André Bois


Quelque chose chiffonnait les trois compères : les natifs de la Nouvelle Orléans étaient réticents à parler de la fameuse insurrection qui avait chassé la garnison Yankee de la ville. Ils décidèrent de tenter d'en apprendre plus chacun de leur côté.
Otto apprit simplement de la part d'une prostituée mal à l'aise qu'il ferait mieux de se tenir à l'écart des Bois, qu'elle considère comme une famille maudite.
James réussit à faire parler un poivrot, qui lui lâcha au bord du coma éthylique que " le gouverneur Yankee s'était mis à dos les nègres en interdisant leurs cérémonies vaudou", et que la garnison avait payé le prix fort.
Ivory discuta avec le père Doyen, celui qui s'occupait de leur paroisse, Saint Cécile, et obtient une confession gênée de l'ecclésiastique, qui lui avoua que ce fut la pire nuit de son existence, et qu'il n'a jamais entendu de tels cris d'horreur sortir de gorges humaines.
Otto tenta bien de faire parler la plantureuse et maternelle cuisinière, Mama Lucille, mais celle ci horrifiée ne voulait rien savoir du vaudou.

Rebecca Boyd et Mama Lucille (OK c'est gone with the wind, j'fais ce que j'peux !)
Au lendemain, après leur petit déjeuner, les trois hommes entendirent venant du salon de musique une série de notes interlopes. Si les premiers accords furent clairement identifiés par Ivory comme du Mozart joué par sa mère, la suite s'avéra digne d'un bordel du Carré Français ! Intrigués, ils s'avancèrent vers la pièce et virent une Mama Lucille tremblante qui revenait avec le thé de madame : pénétrant dans la salon de musique, ils trouvèrent une Rebecca en train de se rafraichir avec un éventail à côté de la porte fenêtre. Toutefois, James confia plus tard à ses amis qu'il avait vu des mains invisibles en train de caresser les formes plantureuses de Rebecca et que celle-ci n'y était pas insensible...
Pendant qu'Otto parcourait avec Rebecca les portraits de famille dans la galerie dédiée, et se faisait expliquer que Jérémie, son mari, avait disparu dans les bayous quelques jours avant la mort de son propre père, Gabriel, Ivory interrogeait successivement Mama Lucille et Henri Sucre, le majordome sur les événements s'étant déroulés dans la maison.

Henri Sucre et Charlie
Tous deux convinrent que depuis la fameuse nuit du 4 juillet, où la garnison Yankee avait été massacrée, les choses n'étaient plus pareilles. Madame était sous l'emprise de quelque chose, et le vaudou avait dévoilé une puissance jusque là inconnue. Henri Sucre accepta de mettre en relation Ivory avec un hougan vaudou.

Pour se changer les idées, les trois compères entreprirent l'après-midi d'aller visiter la plantation familiale en dehors de la Nouvelle Orléans. Ils découvrirent Augustin en plein travail, supervisant la récolte de coton. Il les encouragea à se balader dans la propriété et à se réfugier à l'intérieur, pour se désaltérer face aux trop grande chaleurs. Par hasard, ils tombèrent sur un bâtiment lugubre et visiblement abandonné, lieu où mourut la tante Gladys Cotton d'une méningite foudroyante. Surmontant son effroi, Ivory y pénétra et découvrit dans la chambre une pièce entièrement recouverte de vévé vaudou et de mots en créole. Devant leurs yeux, une bible poussiéreuse sortie du rayonnage d'une bibliothèque, et s'arrêta sur le passage suivant :

20. Noé commença à cultiver la terre, et planta de la vigne.
21. Il but du vin, s’enivra, et se découvrit au milieu de sa tente.
22. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père, et il le rapporta dehors à ses deux frères.
23. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent sur leurs épaules, marchèrent à reculons, et couvrirent la nudité de leur père; comme leur visage était détourné, ils ne virent point la nudité de leur père.

24. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet.
25. Et il dit : Maudit soit Canaan ! qu’il soit l’esclave des esclaves de ses frères !
26. Il dit encore : Béni soit l’Éternel, Dieu de Sem, et que Canaan soit leur esclave !
27. Que Dieu étende les possessions de Japhet, qu’il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit leur esclave ! »

Alors que les trois hommes sortaient ébranlés de la chambre, ils virent un charbon noir s'élever seul dans les airs et inscrire les mots suivants : "Ton père revient".

jeudi 28 juin 2012

Le voile : une nouvelle lettre d'Otto


Il paraît que le voile doit être jeté sur de nombreuses choses ces temps ci mon oncle.
Oui.
Je ne sais pas.
Je comprends que les gens aient besoin de dormir tranquilles, si tant est que la chose soit possible dans cet étrange pays qui est le nôtre, terre d'accueil de tous les immigrés du monde.
Mais tu vois, je reviens d'un périple encore un peu bizarre.
Et j'ai découvert quelque chose que je ne soupçonnais pas. Je ne peux pas te parler de la teneur exacte de la mission mais elle concernait le fait d'accompagner un anglais qui avait vu des choses, comme moi, jusqu'à un gros responsable du Sud qui a fini sa vie d'une manière peu conventionnelle, possédé par l'esprit de celui qui aurait tout déclenché début juillet.
Quoi ?
Tu dois te poser des questions ?
Oui, je sais.
Mais je reviens à cette chose que j'ai découverte : la mission exigeait qu'on soit en civil, et je dois avouer que j'ai bien aimé ça... Les costumes de l'armée n'ont jamais été standards pour ma taille et les occasions de causer jamais aussi nombreuses que lors de cette mission.
Pour dire les choses simplement, c'est vraiment la mission que j'ai préférée accomplir mon oncle. Pour une fois, il n'y avait pas à flinguer des types en face. Surtout pas flinguer. Civils, en terres pouvant être parcourues par des nordistes, il fallait s'écraser.
Lorsque nous nous sommes faits enlever nos chevaux, même topo. Furtivité et discrétion, savoir couler dans les ombres plutôt défourailler dans les lignes ennemies...
Je te passe vraiment les détails mon oncle.
Mais si tu savais... Je pense que des hautes autorités vont s'occuper du problème qui est maintenant celui de tous, hommes blancs, rouges ou noirs. Un châtiment pèse sur nous et j'ai intuition qu'outre la volonté, il faudra la foi de certains êtres comme toi ou ma grand-mère pour trouver la lumière qui percerait les ténèbres.
Je pense avoir aperçu en partie le pouvoir de la lumière lors de l'affrontement contre le monstre qui possédait notre hôte.
Il existe peut-être un espoir, sans doute même.
Et il le faut parce que je n'avais jamais imaginé qu'il fut possible qu'une possession transforme à ce point un hôte ou lui donne les pouvoirs que j'ai observés sur lui.e
J'espère obtenir un jour une permission pour aller vous voir.
En attendant, j'ai vérifié, nous n'avons plus beaucoup d'aumôniers et s'il te venait l'envie de quitter la pointe du Sud où je t'envoie cette lettre, tu serais sans doute le bien venu au camp de Nachez.
Je doute que l'armée fasse appel aux services d'un shaman.
Je doute.
Du moins pour l'instant. Moi j'ai eu besoin de me raccrocher à quelque chose à la fin de cette histoire et je me suis souvenu d'à quel point tout pouvait être interprété selon les points de vue de la religion de laquelle on est issu.
Le soleil ou l'ours, je ne sais pas qu'elle est mon guide ou mon totem mais dans l'absolu, il serait comme un ange envoyé par Dieu du point de vue où toi tu te places...
Enfin bref, je ne veux pas te prendre la tête avec le combat de la lumière contre les ténèbres...
Ça fait un moment que je ne t'ai pas demandé de nouvelles.
Comment vont ta femme, la petite et les jumeaux ? Herman et Adelf vont sur leur 15 ans, bientôt des hommes... Est-ce qu'ils t'ont fait part de ce qu'ils voulaient faire plus tard ? Et Astrid ? Déjà 7 ans. Elle a dû grandir depuis deux ans que je ne vous ai pas vus... Je suis certain qu'elle est la première de sa classe connaissant l'intelligence de la mère et du père et l'éveil de la petite.
Bien à toi, mon oncle...

samedi 9 juin 2012

Misquamacus

Ils sont venus par delà les mers. Ils ne connaissaient pas nos terres, nos usages. Ils étaient aveugles et sourds.
Nous les avons accueillis. Nous les avons nourris. Nous les avons traité comme nos frères.
Ils nous ont spolié nos terres. Ils nous ont parqué dans des réserves.
Nous mourrions de faim. Nous n'étions plus libres sur nos propres terres.
Ils nous ont donné l'alcool, qui détruit l'esprit, des couvertures contaminés, qui consumèrent nos corps.
Nous nous sommes révoltés. Nous avons dis assez. Nous les avons chassé.
Ils détruisirent nos sources, nos réserves de nourriture.
Ils inventèrent des traités, des textes, qui leur donnèrent raison.
Ils ne connaissent ni l'esprit de justice, ni la modération.
Ils tuent tous ce qu'ils veulent. Ils violent la terre pour lui arracher des gemmes jaunes.
Comme ils ne peuvent vaincre nos frères d'égal à égal, ils ont inventés des armes meurtrières et s'en servent pour attaquer nos camps, nos femmes, nos enfants, nos vieillards.
Je dis assez.
Il est temps de rendre les coups qu'ils nous donnent.
Nos ancêtres savaient.
Ils avaient combattu et restreint les menaces qui voulaient conquérir notre monde.
Ils s'étaient sacrifiés pour tous, pour que nous puissions vivre sans avoir à regarder derrière notre dos.
Il est temps que les blancs apprennent le prix du sang.
Ils sont "rationnels", ils ne croient pas aux puissances des ténèbres.
Je dis qu'il faut relâcher ce qui est contenu à l'Extérieur.
Je dis qu'il faut passer un pacte avec eux.
Je dis que les blancs doivent réapprendre à avoir peur de la nuit.






(Pour moi, Magneto et Misquamacus ont beaucoup de choses en commun... ce sera désormais son thème musical, ce sera plutôt pas bon signe quand vous l'entendrez... )

QUI EST AVEC MOI ????


L'escorte

La superproduction "Retour aux Bois" ayant été ajourné, faute de départ impromptu de la star principale, nous avons tourné plutôt une mignonettte série B, jugez plutôt...

Le lieutenant génaral Pemberton confie une mission importante au lieutenant Mc Killigan. Il escortera une huile, un certain Arthur Fremantle, jusqu'à Huntsville - Texas - où il doit impérativement rencontrer Samuel Houston, l'ancien gouverneur du Texas. Ils auront à deux chevaux par personne, des munitions, des vivres, de l'argent, tout ce dont la Confédération peut se passer, pour l'amener sain et sauf là bas.

Sir Arthur Fremantle      
L'homme se présente rapidement devant eux, effectue un rapide salut militaire : il est jeune, solide, habillé en civil et de nature plutôt joviale. S'il fraternise rapidement avec Otto, il exaspère tout aussi soudainement Mc Killigan, qui ne supporte pas l'accent british et la "suffisance" des militaires sortis des écoles...

Le petit groupe s'ébranle rapidement, mené par le jeune Chuko, et fait rapidement connaissance avec le climat tropical de la Louisiane : la chaleur leur tombe dessus et assomme Anton Mc Dougall, leur médecin, qui s'écroule, fiévreux. Essayant de reprendre leur chemin, en l'ayant maintenu sur sa selle, ils croisent malencontreusement la route de l'armée du général de l'Union William Dwight, le 1er et 3ème Régiment de Lousiane, formé intégralement d'anciens esclaves. Ils réquisitionnent leurs chevaux, les obligeant à revenir dans leur camp de nuit pour les voler sous leurs nez.

A peine parti, les voilà rattraper par une violente tempête qui les force à trouver refuge dans un hameau abandonné, ce qui donne à Anton le temps de retrouver un peu de force.
Le lendemain, ils arrivent à Vermillionville, ils viennent d'entrer dans l'Acadiane, au bord de la rivière Vermillion, entre deux bayous, un endroit où l'on parle cadien et après français. Heureusement, Arthur Fremantle parle français et arrive à leur dégotter une chambre et un bon repas. Ils assistent à une procession funéraire dans la ville, et grâce encore une fois à l'anglais, ils comprennent qu'on enterre toute une famille de fermiers, qui vivaient en dehors de la ville, décédé d'une fièvre maligne. Toutefois, le fossoyeur Joseph Limier est sceptique. Durant la nuit, Anton ira ouvrir seul le caveau pour découvrir que les corps sont exsangues et couvert d'une multitude de piqures...
Le lendemain, la petite troupe comprendra trop tard, alors qu'elle cherchera à installer son campement pour la nuit, ce qui était arrivé aux malheureux fermiers acadiens : un vol de moustiques géants les attaque et ils ont le plus grand mal à les exterminer.

Arrivant à Lac Charles, la dernière grand ville de l'Acadiane, alors qu'ile espéraient se reposer après une éprouvant voyage dans les bayous, ils vivent tous le même affreux cauchemar. Ils firent partie du raid du colonel Connor sur le camp Shoshone de la Bear river, qui se conclua par un épouvantable massacre.

le site du massacre
Alors qu'ils repartaient en chantant après avoir violé, tué et pillé tout ce qu'ils pouvaient, ils virent le sol dégorger de sang et former le visage haineux d'un indien.
Ce cauchemar revint tous les soirs, les hantant, les empêchant de dormir.

Ce fut des hommes hagards et épuisés qui frappèrent à la porte de Sam Houston à Huntsville. Sa femme Margaret les informa qu'il était mourant, atteint d'une pneumonie. Elle reconnut Sir Arthur Fremantle et accepta qu'il rencontre son mari. Ebranlé par les révélations de l'anglais sur la situation à Gettysburg, Vicksburg, et tout le long de la route, le vieux Texan accepta de faire convoquer chez lui le gouverneur du Texas, Edward Clark, et John Salmon Ford, l'un des dirigeants des Texas Rangers.
Malheureusement il mourut dans la nuit, et les deux hommes arrivèrent trop tard au petit matin. Ce 26 juillet 1863 devait pourtant rester dans les annales secrètes de la Confédération : le cadavre de Sam Houston se releva de sa chambre, possédé par un shaman indien puissant qui s'attaqua ivre de vengeance à tous ceux présents.
Mais cette action eu l'effet inverse recherché : non seulement ils triomphèrent avec difficulté de lui, mais les Texans, éberlués par ce qu'ils virent, firent des Texas Rangers un corps dédié à la chasse du surnaturel...

Sam Houston



vendredi 8 juin 2012

Une lettre d'Otto

Bon.
Bon, bon, bon...
Je regarde le soleil. Ouille ça fait mal. On ne peut pas le voir longtemps.
Est-ce que le Grand Manitou ou Dieu habite dans le soleil ?
Est-ce que sa lumière serait assez forte pour repousser les morts qui marchent ?
Les morts qui marchent ?
Ah, elle est bien bonne, Otto, resers moi un godet ! Vous allez dire.
Non. Non, non et non. Je ne plaisante pas.
C'est dur à expliquer. Je ne sais pas si je peux expliquer.
Je ne sais même pas si j'utilise les bons mots, mon oncle.
Je crois que j'ai besoin de tes lumières... J'ai vu un prêtre se faire égorger, tu sais, et il n'a pas pu lutter contre les morts qui marchent.
Peut-être qu'il n'avait pas assez la foi.
La foi soulève des montagnes, tu m'as dit un jour.
Eh bien, il y en a parmi les miens qui ont utilisé un savoir ancestral, une foi ancienne, et qui ont soulevé une montagne dans le monde des esprits, mon oncle.
Et les morts ont marché dans la ville où j'étais. Je préfère t'en taire le nom pour l'instant, parce que je ne sais pas la position actuelle de l'armée à ce sujet.
Je préfère espérer que les morts n'ont marché que dans la ville où j'étais... Mais j'ai eu une vision envoyée par ma grand-mère. Je crois qu'il y en a d'autres.
Ils étaient si nombreux dans cette ville, mon oncle. Avec ma compagnie, on a dû tenir pour les affronter et permettre aux nôtres de fuir.
Et je vais te dire une chose. A un moment, ça a été vraiment, vraiment, vraiment horrible, ils étaient des dizaines sur notre dos avec Chico. On avait été chargé de placer un tonneau d'explosifs dans la cave de la maison depuis laquelle ils avaient installé un canon qui pilonnait nos positions. Et depuis, je fais des drôles de cauchemars.
J'ai jamais fait de cauchemars. Jamais. Mais des morts qui marchent... Et encore, c'est pas tant les morts qui marchent, parce que eux, tu peux encore les tuer, c'est plus la possibilité qu'ils se réveillent qui m'inquiète, tu vois.
J'ai du mal depuis cet incident à voir des cadavres et la seule manière logique que je vois pour pallier à ça, c'est de leur couper la tête.
Oui. Couper la tête. Tu entends mon oncle. Si jamais, toi aussi, tu tombes sur des morts qui marchent, vise la tête. La tête.
J'ai bien conscience que ce n'est pas très chrétien de vouloir couper la tête des morts ou qu'ils partent en fumée, mais c'est la seule solution que je vois pour qu'ils ne se relèvent pas dans les endroits où ils pourraient se relever.
Alors, voilà, je sais que ça a l'air fou tout ça. Mais tu sais à quel point, je respecte la parole des anciens de la tribu et à quel point je te respecte toi et papa (à ce sujet, j'aimerais bien savoir où il en est avec le chemin de fer)...
Je ne t'écrirais pas des histoires. Tu le sais.
Peut-être que toi tu as vu aussi des trucs. Peut-être.
Et en cas que tu sois influent, il y a une chose tant qu'à faire que j'aimerais bien, c'est que notre compagnie travaille avec toi ou un aumônier que tu pourrais nous recommander. Enfin, quand je dis compagnie... Nous ne sommes plus que quatre (le capitaine Boyd, le lieutenant Mc Killigan et Chuco, en plus d'un magasinier, Peter Walter, et d'un docteur rencontrés sur le champ de bataille). Je ne sais pas ce qu'ils vont faire de nous. Ça ne serait que de moi, j'aimerais bien faire partie d'une branche chargée de lutter contre ces horreurs. Au moins, le combat me semble plus « juste ». Je sais bien que le Nord nous attaque surtout pour des raisons commerciales maintenant. Mais en face, il n'y a souvent que des hommes comme moi, qui n'ont pas forcément demander à mourir sur le champ de bataille.
J'ai eu le temps d'aller passer quelques jours, après les événements, dans la tribu de Chico, le p'tit gars qui nous sert d'éclaireur. Ça m'a fait du bien, tu vois...
Et je me suis rendu compte que pour être totalement rassuré, j'avais juste besoin que tu me causes de la famille, et puis aussi si tout vas bien dans le saloon de Rosie.
Ouais, je sais. T'es pas trop chaud pour que je regarde danser Rosie.
Mais si Dieu nous a donné un don à tous, ça serait péché de ne pas l'exploiter, pas vrai ?
Bref.
Crois-tu que le soleil puisse nous aider à lutter contre les créatures nées des ténèbres ?
Des hommes d’Église, comme toi, ont-ils senti un changement ?
Et crois-tu que la foi puisse faire quelque chose contre ces créatures ?
Je n'ai jamais été persuadé d'autre chose que ma dévotion devait d'abord aller à ma famille et aux miens. Mais, là, seul, en face des ténèbres, je crois que je me suis dit que j'avais besoin d'une lumière intérieure. D'un soleil pour me guider et éviter que ma volonté ne parte en vrille...

Je t'embrasse, mon oncle. Transmets toute mon affection à mon père.
Et je t'en prie, n'oublie pas de donner des nouvelles, surtout si tu as un aumônier à recommander. Tu trouveras ci-joint le numéro de la garnison et la ville où nous nous trouvons.

Otto.

mercredi 23 mai 2012

Petites séquelles

Suite à la fin de Last exit for the lost, quatre d'entre vous ne s'en sont pas sorti indemne, mes tendres agneaux...

- Chuck et Otto ont gagné une phobie mineure, suite à leurs jets de Tripes raté en étant coursé par des mort-vivants affamés...Ce sera la nécrophobie, la peur des cadavres. Je vous la rajouterai sur vos fiches....

- Walter et James ont chopé eux une belle maladie, comme ils ont pu s'en rendre compte...Soit ils me donnent une pépite bleur (s'ils l'ont !), soit je la rajouterai aussi sur leur fiche et l'utiliserai de temps en temps, pour me rappeler à leurs bons souvenirs, comme la malaria.

Ne me remerciez pas, c'est toujours un tel plaisir de m'occuper de vous.

lundi 14 mai 2012

Prochain scénario : retour aux Bois

Le prochain scénario, qui aura lieu à une date plus qu"incertaine, verra le retour du capitaine Boyd au sein de sa tendre famille, à la plantation, les Bois, proche de la Nouvelle Orléans.

En effet, la population s'est soulevée contre la garnison de l'Union et a libéré la cité créole. Ivory Boyd va pouvoir serrer dans ses bras toute sa famille traumatisée par l'occupation des infâmes Yankees.

Du suspense, de l'horreur, des révélations sur ceux qui s'est déroulé à Vicksburg, le scénario choc de Deadlands que vous attendiez tous...

Ne manquez pas la prochaine superproduction d'ERL Production, "Retour aux Bois" !!!!

La danse des esprits

Les restes de l'armée du Mississippi s'étaient repliés au sud de Vicksburg, à Natchez, et les consignes étaient clairs : on ne parle pas de ce qui s'est passé dans la ville. Silence absolu. Pemberton avait reçu l'ordre de placer les citoyens survivants en quarantaine, pour les isoler et ne pas semer la panique. Les permissions étaient suspendues, mais de toute façon l'essentiel de cette armée était encore en état de choc, aussi bien physique que mental. 

Chucko et Otto se rendirent auprès des leurs. Ils quittèrent le capitaine Boyd en lui promettant de revenir au plus vite.Ils eurent une autorisation de sortie exceptionnelle grâce aux bons soins du sergent Walter.
Chucko emmena Otto dans sa famille, dans la plantation familiale à l'ouest de la Grande Rivière, en Louisiane. Les choses n'avaient pas tellement changé. Mais il est vrai qu'en dehors de Vicksburg la maudite, le monde des hommes blancs tournaient toujours aussi rond. A croire qu'il n'avait vaincu qu'un abominable cauchemar et qu'ils s'étaient réveillés.

Durant la nuit Otto fit un rêve : il entra en communication avec sa grand mère, Oeil-qui-Voit-Loin, qui s'inquiétait de sa santé. Ici toute la tribu se portait bien au Wyoming, mais elle ne lui cacha pas que des choses terribles s'étaient déroulés.  Un grand bouleversement avait ravagé le monde des esprits ; un shaman indien du nom de Misquamacus avait libéré les Manitous malveillants. L'un d'entre eux surtout, Oyosothuwa, Celui qui Ouvre la Voie, et il avait lâché ses mignons sur les cadavres des morts pour qu'il les possède et les relève avec une soif de chair insatiable. Personne ne serait épargné par ce fléau, et elle peina Otto en lui révélant que son peuple, pas plus que les hommes blancs, ne pourra y échapper. 

Elle connaissait ce shaman Chicacha, Oshomingo, et sa mort ne l'étonna pas. Seul il n'avait aucune chance contre Misquamacus. Elle enjoignit son petit fils à veiller sur ses amis et à ne pas s'inquiéter. Tant qu'elle serait vivante, sa famille ne courait aucun danger.

A l'aube, Otto savait qu'il lui fallait revenir.

samedi 12 mai 2012

Last exit for the lost

La rue est déserte après que le gang mené par le capitaine Boyd soit revenu dans la ville de Vicksburg devenu la proie des mort-vivants. Il tombe d'abord sur Chucko, leur éclaireur indien, puis le sergent Peter Walter, un homme d'intendance. Poursuivi par une troupe importante de mort-vivants, ils trouvent refuge derrière une barricade érigée par le major Freyman et le reste du 2ème régiment d'artillerie. Ensemble, ils repoussent une première vague de soldats morts. Ils comprennent que le major s'est replié vers le port fluvial, emmenant un maximum de civils avec lui, loin des fosses communes d'où sortaient la majorité des cadavres ivres de chair humaine. Ils font la connaissance d'un chirurgien militaire.

L'aube de l'horreur
Ensemble, ils repartent dans la ville, espérant prendre contact avec l'état major, et rameuter un maximum de civils pour qu'ils se réfugient derrière la barricade. Un vol de corbeaux s'égaillent bruyamment dans le ciel, saluant leur départ par des croassements de sinistre augure.
Ils tombent en chemin sur une procession menée par un pasteur hystérique, rameutant des fidèles en clamant que l'Apocalypse est parmi eux, que le Septième Sceau a été rompu, que Jésus est sur le point de revenir pour ramener les croyants à l'abri dans la Nouvelle Jérusalem. Stoppant brutalement le pasteur, le capitaine Boyle enjoint ses fidèles de se réfugier avant d'entraîner sa petite troupe.
Ils découvrent le petite hôpital militaire baignant dans une ambiance de folie. Certains hommes démembrent des cadavres, des médecins agressent des blessés, d'autre errent hagards les yeux en folie. Ils retrouvent les survivants de leur compagnie (Even Savage, Jonathan Home, Marvin Coleman, Bryan Potter) et voient sur ces entrefaites débarquer l'état major au grand complet. Pemberton, prenant connaissance de la bastide crée par le major Freyman, ordonne à son armée de fouiller méthodiquement Vicksburg pour y ramener tous les civils survivants à l'abri.
Le capitaine Boyd se voit attribuer la zone de l'abattoir. Ils y découvrent des gens terrer dans leurs demeures, criant qu'un monstre erre dans les rues. Ils sont alors agressés par une horreur purulente, sorte d'hybride de mulet et d'homme qu'ils abattent avant de mettre le feu aux abattoirs. Ils voient alors des ombres animales en sortir en hurlant avant que le bâtiment ne s'effondre.
Ils se réfugient derrière la barricade alors que la nuit tombe. L'ombre de la Faucheuse semble danser dans le ciel, sinistre augure des événements à venir. Une fièvre mortelle surgit parmi les survivants, obligeant Pemberton à installer une quarantaine. Marvin Coleman se métamorphose en être mi homme mi rat, alors que des hordes de rongeurs sortent du sol et se jettent sur les sudistes, menés par d'autres êtres semblables à ce qu'il est devenu.
Devine qui veut dîner ce soir ?
Pemberton donne l'ordre d'évacuer la ville. On embarque les civils en priorité dans des barges pour descendre le fleuve. Il donne l'ordre à la petite troupe de Boyd de tenir coûte que coûte la barricade, le temps qu'il évacue ce qu'il reste de l'armée du Mississippi et de la population de Vicksburg.
Pendant quatre heures, le gang va repousser des hordes de mort vivants ivres de sang. Potter tombera le premier, emmenant des zombies avec lui dans les flammes. Savage sera jeté à bas de la dernière bastide sur le ponton d'embarcation, dévoré vif devant ses camarades. Alors que l'aube s'annonce, la sirène du dernier steamer annonce l'heure de la retraire pour les survivants. La petite troupe s'égaille sur l'embankement, dans un sauve qui peut désespéré. Home manquera son saut pour monter à bord et sera emporté sous l'eau par une chose indicible. La dernière vision du gang sera une horde de morts amassée sur le quai, hurlant leur faim insatiable alors que l'aube se lève sous un soleil rouge sang...

Cerveauuuuuuu !!!
HERE COME THE RECKONING

dimanche 11 mars 2012

Premier Arc de la campagne : First Year

Je mis ici la chronologie de notre premier arc

avril-juillet 1863 : Vicksburg - the reckoning / Last exit for the lost
Le capitaine Boyd et sa compagnie vive les derniers instants de la ville humaine de Vicksburg...

juillet 1863 : l'escorte
Le lieutenant McKilligan  et ses hommes escortent un anglais ayant vécu Gettysburg jusqu'au Texas.

août 1863 : Retour aux Bois
Le capitaine Boyd découvre les sombres secrets de sa famille et de la Nouvelle Orléans

août 1863 : Poker d'âme
Le lieutenant McKilligan dispute une partie de poker dont la mise est l'âme des joueurs

décembre 1863 : Vorace
La compagnie est confrontée à un Wendigo qui les attire dans son repaire. Ils détruisent aussi son créateur, l'un des Derniers Fils.





Vicksburg - The Reckoning

L'armée du Mississippi végète depuis quelques temps dans la ville de Vicksburg. C'est un point clef sur le fleuve et les Yankees essaient depuis plus d'un an de s'en emparer, vainement.
Le gang fait entièrement partie de la compagnie D du 6ème régiment de Cavalerie. Elle est commandée par le capitaine Ivory Boyd. En ce matin du 16 avril 1863,  il est convoqué par le lieutenant-général Pemberton, commandant de l'armée du Mississippi, pour se faire remonter les bretelles : deux de ses hommes sont à l'arrêt pour avoir provoqué une bagarre au mess des officiers hier soir.


Le lieutenant-général Pemberton

Il  va se soi que tous ses hommes se sont portés volontaires pour surveiller le fleuve le soir pendant qu'un grand bal est donné dans la ville pour fêter la victoire contre les Yankees, qui semblent bien inactifs.
Or, à minuit, profitant de cette nuit sans lune, les canonnières et les transports de troupes de l'Union passent en coup de force sous les murs de la ville, continuant leur route vers le sud. Bientôt de multiples nouvelles assaillent Vicksburg dans les jours qui suivent. Un raid important de cavalerie ravage le Mississippi. Une armée semble se concentrer sur le bayou de Chicasaw, qui est pilonné sans relâche.
Pemberton décide d'envoyer 3000 fantassins en renfort, sous les ordres du colonel Ephraïm Welbs. Il le fait seconder par ses 50 derniers cavaliers, la compagnie D commandée par le capitaine Boyd. Ce dernier reçoit l'ordre de passer sur la rive ouest du Mississippi pour espionner cette fameuse armée et ramener un maximum d'informations.
Traversant les bayous, Boyd et dix de ses hommes rencontrent un shaman Chicacha, Oshomingo, qui  avertit les Confédérés que les actions des hommes blancs ont réveillé les puissances maléfiques du monde spirituel.
Continuant leur chemin, les hommes de Boyd comprennent que l'armée présente sur les lieux, commandée par Sherman, est un leurre.


Le major-général William Tecumseh Sherman

Revenant sur leurs pas, ils découvrent le cadavre d'Oshomingo, mort de façon inexplicable. 
Mais ils n'ont guère de temps pour se pencher sur ce problème.
L'armée du Tennessee commandés par le major-général Ulysses S.Grant a traversé le Mississippi grâce aux transporteurs de troupe le 30 avril, et s'empare de la capitale de l'Etat, Jackson en 14 jours seulement, isolant Vicksburg du reste de la Confédération. Leur nouvelle offensive se resserre sur Vicksburg, et le 16 mai, les Confédérés sont bousculés à Champion's Hill, poursuivis jusqu'au défenses de la ville fortifiée. La compagnie D ne compte plus que 20 hommes quand elle rentre derrière les lignes et que le siège commence.
Le 3 juillet, Pemberton demande à Boyd d'aller négocier la reddition auprès de Grant : la ville est affamée, et les troupes ne sont plus en état de combattre. 
C'est Sherman qui les reçoit et leur dicte froidement leurs conditions. Mais alors que les hommes de Boyd rentrent la mort dans l'âme derrière leurs lignes l'impensable se produit : les morts de relèvent dans les deux camps et dévorent les vivants !


lundi 5 mars 2012

Troisième personnage : Ivory Boyd (Alex)

Je n'aime pas beaucoup parler du personnage d'un joueur à sa place, aussi je me contenterais de dire qu'il est de vieille souche aristocratique sudiste, qu'il a un aspect frêle et maladif, la peau pâle et qu'il se nomme Ivory Boyd...







Un charmant bambin non ???

En tout cas voici sa fiche...

1ère page

mardi 7 février 2012

Troisième personnage : Otto (Rafael)


Moi c'est Otto.
Ch'uis pas doué pour grand-chose y parait.
Pas la peine de compter sur moi dans l'unité pour être un tireur. Ch'uis une catastrophe avec une arme en main... C'est les gâchettes, ça tient pas bien dans mes doigts. J'ai des gros doigts et tout le reste à l'avenant.
Oh ouais.

Ch'est moi au centre, avec la coiffe..Le photographe m'a demandé de me tasser un peu, pour laisser de la place aux autres...
Y en a qui disent que je fais 7 pieds de haut. Y savent pas compter.
Mais c'est vrai que c'est pas loin. En fait, je mesure 6 pieds 4 pouces. Ce qui me fait toujours marrer. Six pieds de qui et 4 pouces de quoi ?
Moi, c'est Otto. Ch'uis pas doué pour grand-chose y parait, mais ce que je fais, je le fais au mieux.
D'abord, je suis amoureux de deux femmes.
Ouais. Ca c'est un peu ma merde. Y a une femme de la tribu, Ruisseau-Bondissant, plus ou moins promise d'après ma grand-mère oeil-qui-voit-loin. Elle est gentille Ruisseau-Bondissant, mais elle a un peu peur que je l'écrase. Ruisseau-Bondissant, je l'aime pour son sourire, sa gentillesse, sa compréhension des choses de la vie.

Puis y a Maria-Estella. Elle danse dans des saloons et parfois plus si affinités. On a des affinités. Elle aime les grands gars et je l'ai sortie de deux ou trois mauvais pas.

Ensuite, y a la tribu. Pas ensuite. Mais je dis les choses comme ça, quoi. Ma mère fait partie de la tribu des Arapahos. Ma grand-mère aussi. Ma mère, elle est morte, j'avais 7 ans. Mais ça, ça arrive... Elle est tombée.
Ma grand-mère, elle est allée voir Hans, le frère de Klaus, mon père. Elle a dit qu'il était temps que je sois aussi éduqué par l'homme blanc. C'est vrai que j'ai plus la gueule d'un homme blanc que d'un indien. De loin, et même de près, on voit que je suis métis qu'à la couleur de la peau, un peu café au lait. Y a des mecs de la méditerranée qui sont plus foncés que moi.

Hans, c'est mon oncle. Il a été aumonier dans l'armée. Si. Il m'a appris la foi des blancs. C'est dur de choisir. Je suis un gars fidèle. J'aime bien les deux foi que j'ai. Mais je suis pas un spécialiste dans les affaires de Dieu ou des esprits. Je tente de faire au mieux dans la vie de tous les jours. Les gars de mon unité, ouais, je fais partie de la cavalerie maintenant, c'est mon oncle qui m'a fait rentrer, y disent que je suis loyal et courageux. Que j'ai peur de rien. Non, c'est pas que j'ai pas peur. C'est que je sais que les esprits veillent sur ceux qui ont le coeur pur.
Je dis pas que j'ai le coeur totalement pur. Des fois je me bagarre et j'aime deux femmes. Mais j'ai pas d'ennemis, je bois pas comme ceux des réserves, enfermés.
Puis aussi, j'essaie de tempérer. C'est facile quand on est grand. Mais pas toujours.
Rha. Je sais pas causer comme il faut.
Bon... Moi c'est Otto, donc...
Je sais pas faire grand-chose, mais ce que je sais faire, je le fais.
Je sais bien parler les langues. C'est pour ça que j'ai été pris aussi assez facilement dans l'armée du Sud. Oui. Ca me vient facilement. Au départ, j'ai servi avec mon père, dans le rail, pour parler avec les indiens ou les immigrés espagnols ou allemands. Des langues que j'ai vite apprises. J'aimerais bien apprendre le chinois. Ils m'amusent les chinois. Mais la guerre est venue. Pas le temps.
J'ai 27 ans. Je devrais être marié. Mais la guerre...
Et puis les deux femmes que j'aime en ont à peine 17 pour la première ou 19 pour la seconde (enfin c'est ce que dit Maria, on est jamais sûr avec elle).
Je sais aussi me bagarrer.
Et puis causer.
C'est à peu près tout.
Je ne suis pas un pisteur, je ne suis pas un tireur - croyez-moi, vaut mieux pas que je sorte le shotgun je fais des trous souvent là où il ne faut pas..., je ne suis pas le mec spécialiste de la reconnaissance, je ne sais pas faire la cuisine...
Mais on peut compter sur moi.
Ah oui. Je suis fidèle. Vous pouvez vraiment compter sur moi dans la compagnie. Mon père, mon oncle, ma grand-mère, ma tribu, les deux femmes que j'aime, peuvent aussi.
Ma grand-mère, elle m'a dit qu'elle aurait bien aimé que je parle plus souvent avec les esprits, que je suive la voie du shaman. Ouais, mais les esprits ils m'ont donné le don de savoir parler avec les gens, de vite comprendre comment ils causent. Et comme le grand manitou est partout, peut-être que je sers tous les esprits qui sont en dessous de lui en apprenant le langage des hommes.
Un langage pas toujours facile.
Y a cette guerre.
J'ai pas vraiment compris pourquoi ça a commencé. Le Nord y disent que c'est pour abolir l'esclavage. Bon, c'est vrai, moi, j'aime pas ça l'esclavage ou la manière dont l'homme blanc il a traité les autres races. Mais en même temps, j'ai vu des plantations, y mangent au moins à leur faim, y crèvent pas comme nous, parfois, dans les tribus, y z'ont même leur culture à eux qu'ils gardent.
Et puis, faut dire qu'on m'a expliqué un autre truc : c'est économique.
Y a des familles, qui sont puissantes, tu vois, qui veulent ce qu'on a.
Ben tiens.
Alors y a la famille de mon père. Et moi, je suis loyal. Mon père, en plus, il a fait pour la civilisation avec le chemin de fer dans lequel il travaille.
Et y en a qui voudraient lui voler ses contrats.
Et puis la guerre, la guerre... putain.
Au bout d'un moment, tu sais...
Tu sais qu'il n'y a plus de gentils et de méchants. Il n'y a que la peur de crever, là, qui te prend aux tripes.
Des fois, je me dis qu'avoir la foi pourrait aider.
Des fois.
Mais même les hommes de dieu, y meurent comme nous.
Je hais pas ceux d'en face comme d'autres dans ma compagnie. En fait, je hais personne à part les cons. Et quand je dis cons, je parle de ceux qui regardent que la façade.
L'avantage quand tu as deux sangs dans les veines et que t'as oublié d'être con, et que tu as eu des gens qui t'ont élevé en te permettant de l'oublier, c'est que tu sais que tous les hommes sont les mêmes... Ils pissent rouge et crèvent tous pareil.
La seule différence, y parait, c'est là où ils vont après.
Moi je crois aux grandes plaines et je veux bien que le dieu de l'homme blanc soit notre grand manitou.
Mais je ne saurai que quand j'y serai.
Et je suis pas pressé.
Putain de guerre, j'ai vu trop de monde crever. Trop.
Ah si. Une dernière chose. Comme je suis grand et massif, y a des gens qui pensent parfois facilement que je suis con ou que je pourrais être une brute sanguinaire.
C'est bien qu'ils le pensent.
On est toujours victime de son jugement à l'emporte-pièces.
On est toujours le con de quelqu'un.
Une bonne bagarre, à la loyale, de temps en temps, ça défoule. Je préfère les poings. Tu tues pas avec, tu apprends le respect, et tu bois le verre de l'amitié après.
Et puis sans déconner, Colt a rendu tous les hommes égaux.
Dans le temps, je dis pas. J'aurais peut-être été un monstre qui profite de sa taille.
Mais non.
A la guerre, les petits et les gros tas, ils meurent pareil. Les balles ne font pas la différence. Les maladies aussi que tu te choppes. Pareil.
Putain de guerre... Y a un truc que j'aime pas dedans, c'est quand t'as faim.
J'aime pas ne pas avoir à manger.
Y a rien de pire, avec la guerre.
J'ai envie d'un godet... de monter sur Connor, mon gros cheval, et d'aller regarder la lune, pleine...
La lune pleine comme les fesses de Maria-Estella, comme le sourire de Ruisseau-Bondissant, comme les yeux de Oeil-qui-voit-loin.
J'ai envie de regarder la lune et de demander à ma mère si ce qu'elle aurait voulu pour son fils.
J'ai envie de demander à mon père s'il n'est pas trop triste d'avoir perdu sa femme et son autre fils avant qu'il ne m'ait récupérer. J'ai jamais su le nom du demi-frère que j'aurais dû avoir.
J'ai envie.
J'ai des envies à la con. Je traîne trop avec les femmes... Parfois, je me dis que j'ai un coeur de femme. Mais pas longtemps.
Parce qu'il y a la guerre.
Putain de guerre.
Et tous ces cadavres baignant sous la lumière de la lune.
Où est-ce qu'ils vont, putain ?
Où ?

Une prochaine fois, je parlerai de mes copains dans la compagnie.
Parce que faut pas croire. En ce moment, ils sont tout. Tout ce que j'ai.

Putain de guerre.

Fiches à Télécharger

Fiche page 1

Fiche page 2

jeudi 19 janvier 2012

Premier personnage : James Mc Killigan (Julien)

James Mc Killigan (origine irlandaise donc!) - NdMJ : euh non écossaise Julien ! où alors c'est O'Killigan !!
Officier dans l'armée (sudiste) (le corps d'armée je sais pas trop cavalerie serait sympa vu qu'Elise avait choisi ça)
Joueur invétéré de poker , un principe de base : je ne triche jamais mais je bluff très souvent (et très subtilement) genre je perds pendant une heure pour observer les tic des autres joueurs (donc très observateur!!!!)
A passé la fin de son adolescence avec les indiens (environ 4 ou 5 ans) il parle leur langage et connait leur us et coutume . (du moins d'une tribu d'indien vu qu'elles sont toute différente). Je les respecte eux et leur culture.
Les noirs: ne sont rien de plus que des animaux qu'on a formidablement bien réussi à domestiquer, limite le meilleur ami de l'homme après le cheval et le chien.
Est perçu comme un mec assez sympa, très bon joueur de poker, fine gachette et sais se servir de ses poings (bah oui on devient bon joueur de poker sans distribuer quelque baffe dans sa carrière.)
Ses ambitions : survivre à cette foutu guerre, s'installer dans un ranch, dans un coin paisible avec une femme, des gosses, un ou deux chiens et des nègres pour bosser dans le ranch.
Il n'a pas d'idée très arrêtée sur la guerre, limite il ne connait même pas les vrais raisons du conflit et pour sur il s'en fout, comme tout bon américain; il l'a fait parce qu'on lui a dit que c'était bien de la faire, "le camp d'en face c'est des vilains Bhouououououuo!!!! les vilains méchants!!!!!!"

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